TOUT
SUR MA MERE - HOLY SMOKE
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VIVE LES FEMMES
Pedro Almodovar, excentrique, baroque et audacieux, a provoqué à lui seul une révolution culturelle dans son pays et a apporté au cinéma européen une touche de folie. Nous l'avons retrouvé pour sa première venue à Cannes en compétition, avec Tout sur ma mère, un mélo flamboyant et émouvant marqué par une sexualité débridée. Cinéma de chair, plaisir de l'œil, vibration plastique, cinéma à l'énergie communicative, aux images fortes, saturées de sentiments primordiaux comme l'amour ou la douleur, et ponctuées de couleurs primaires. Ce cinéma libère à l'écran une émotion pure, visuelle, physique et viscérale. A chacun d'y être ou non réceptif. " J'ai toujours trouvé les femmes plus intéressantes que les hommes, au cinéma. " assure le réalisateur.
Même principe et même traitement pour Holy smoke, un film où le sexe en chambre tient lieu d'exutoire charnel au débat. L'appétisante physionomie de Kate Winslet fait succomber Harvey Keitel. L'actrice apparaît vulnérable, notamment lors d'une scène où, désemparée, ayant perdu tous ses repères, elle urine sur elle. Le duel Ruth/PJ est de cette sexualité teintée d'un léger sadisme dont sait faire preuve Jane Campion, spécialiste des portraits de femmes. Lors de la présentation du film en première mondiale au festival de Venise, un représentant du pape, apparament non réceptif, a montré son désaccord en quittant les lieux plus tôt que prévu.
ANNE PETER